Il est désormais possible d’affirmer « avec certitude » que le morceau d’aile d’avion, un flaperon, découvert le 29 juillet sur une plage de l’île de La Réunion, appartient bien au Boeing de la Malaysia Airlines disparu le 8 mars 2014.
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Le parquet de Paris, responsable de cette partie de l’enquête, a fait cette annonce jeudi 3 septembre grâce aux résultats de sa commission rogatoire internationale en Espagne auprès d’un sous-traitant de Boeing, ADS-SAU, qui a fabriqué plusieurs pièces du flaperon, dont les numéros avaient été identifiés à l’aide d’un endoscope. Selon le communiqué du parquet de Paris, « l’audition d’un technicien de la société ADS-SAU permet d’associer formellement l’un des trois numéros relevés à l’intérieur du flaperon au numéro de série du flaperon du Boeing 777 du vol MH370 ». Le flaperon avait perdu sa plaque d’immatriculation qui aurait permis de l’identifier initialement.
« Ainsi, il est aujourd’hui possible d’affirmer avec certitude que le flaperon découvert à La Réunion le 29 juillet 2015 correspond à celui du vol MH370 », ajoute le procureur de Paris, François Molins. Le 5 août, le procureur de la République adjoint de Paris avait indiqué qu’il existait « de très fortes présomptions » que cette pièce provenait du vol MH370.
Ce morceau de voilure est donc le premier et pour le moment l’unique débris du Boeing 777-200 ER de Malaysia Airlines, immatriculé 9M-MRO. Cet avion, livré en 2002 à la Malaisie, assurait le vol MH370 le 8 mars 2014 entre Kuala Lumpur et Pékin quand il a disparu des écrans radars avec 239 personnes à bord. Depuis, les familles des victimes n’avaient eu aucune preuve tangible de la thèse officielle du crash dans l’océan Indien. La Malaisie et l’Australie avaient néanmoins déjà confirmé que ce flaperon appartenait bien au Boeing du vol MH370.
Un amerrissage plutôt qu’un crash
Jeudi, les familles des quatre Français disparus depuis dix-sept mois ont été reçues par le juge antiterroriste chargé de l’enquête française, Antoine Gaudino, et l’expert technique aéronautique missionné, François Grangier.
Après la propagation d’une rumeur, les familles ont posé la question de traces d’explosif trouvées sur la pièce, mais aucune n’a pu être été identifiée selon l’expert. Il a toutefois estimé que la manière dont la pièce était « tordue » laissait penser à un amerrissage plutôt qu’à un crash. Dans le cas du crash de l’avion de la compagnie Germanwings, les plus gros débris faisaient environ 30 centimètres. Le flaperon, lui, mesure près de 2 mètres.
Par ailleurs, l’analyse biomarine des fameuses barnaches, en fait des anatifes, petits coquillages agrippés au flaperon, a appris deux choses aux enquêteurs. D’abord que la pièce de voilure du triple 7 a séjourné « au moins un an » dans l’eau. Ensuite que le flaperon provient d’eaux tempérées car ces crustacés ne survivent pas à moins de 18 °C. Les études de flottabilité du flaperon ont quant à elle confirmé que le débris s’était maintenu légèrement en dessous de la surface de la mer. Ces observations vont permettre d’affiner le modèle de la dérive parcourue par cet objet à travers l’océan Indien.
Le président de la République, François Hollande, doit recevoir vendredi 4 septembre à midi les deux familles des quatre citoyens français qui se trouvaient sur le vol MH370.
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