Drame des réfugiés : entre indignation et action

LINFO.RE – créé le 4.09.2015 à 19h32 – mis à jour le 5.09.2015 à 07h58


Ce vendredi, le père d’Aylan Kurdi est rentré dans sa ville de Kobané pour inhumer sa famille. La photo du petit réfugié syrien de 3 ans mort noyé sur une plage turque a ébranlé le monde. Les gouvernements sont sommés d’agir. L’ONU appelle à la répartition d’au moins 200 000 réfugiés dans l’UE vias des quotas obligatoires.

La photo du petit Aylan Kurdi a bouleversé le monde entier et les réactions politiques s’enchaînent dans tous les pays européens et bien au-delà. Mort noyé en tentant de fuir la guerre, Aylan avait trois ans.

Une photo pour ouvrir les yeux

Ce vendredi : Aylan Kurdi a été enterré avec sa famille : sa mère Rihanna âgé de 27 ans et son grand frère Ghaled, 5 ans.

Symbolique de la crise migratoire, ce drame est terriblement ordinaire et même si les gouvernements sont sommés d’agir - en urgence -, la tragédie de cette famille n’a pas fait taire les divergences entre les pays européens.

Le corps du petit Aylan Kurdi (ou Shenu selon sa famille syrienne) a été découvert mercredi matin, gisant sur une plage de la station balnéaire de Bodrum en Turquie, sa famille voulait rejoindre le Canada pour fuir définitivement les bombardements.

Le décès des hommes, des femmes et des enfants réfugiés. À La Réunion comme dans le monde entier, l’émotion est immense. Interrogés ce vendredi, les Réunionnais déplorent cette actualité dramatique et ils dénoncent l’inaction des gouvernements.

Les Réunionnais se disent prêts à aider et à accueillir les réfugiés

La photo du petit Aylan a agi comme un électrochoc. "C’est choquant", "c’est malheureux, les enfants n’ont rien demandé. Les enfants sont innocents" expliquent les dionysiens interrogés ce vendredi.

"Ce qui est un peu dommage, c’est qu’il y a des médias et même des hommes politiques qui semblent découvrir le problème alors que cela fait des années que ça se passe".

Certains Réunionnais tentent de trouver des solutions à la crise des réfugiés. "Il faut attaquer le problème à la source : dans ces pays-là, il faut pouvoir les aider économiquement...".

Pour l’association d’Aide aux Réfugiés, l’Europe se doit d’aider les Syriens qui fuient leur pays en guerre.

La crise des réfugiés ne laisse pas insensible les politiques locaux.

"Nous devons tous nous sentir concernés. (...) Nous devons accueillir ces réfugiés" assure Éricka Bareigts, députée socialiste.

Bouleversé par l’image du petit Aylan Kurdi mort noyé en Turquie, le maire de Saint-André Jean-Paul Virapoullé appelle l’Occident à "se réveiller".

"J’espère que l’Europe aura un comportement responsable. Et qu’on ne verra plus des enfants de trois ans en pleurs. J’ai eu un moment d’émotion quand j’ai vu ce gosse mort dans la mer. Je dis à l’Occident : réveillez-vous ! Ne faites pas de la mondialisation un espace de profit. Chaque vie humaine compte plus que vos actions en Bourse. Allez au secours de ces peuples, et donnez une autre image que votre égoïsme".