Les services de secours devant le Carillon, l'un des lieux des attentats du 13 novembre 2015.
REUTERS/Philippe Wojazer
L'enquête sur les attaques meurtrières de Paris progresse ce dimanche. Sept personnes dans l'entourage d'un des kamikazes du Bataclan ont été placées en garde à vue tandis qu'une voiture appartenant à l'une des équipes a été retrouvée à Montreuil.
Trente-six heures après
les pires attaques terroristes que la France ait connu, les questions sont encore nombreuses mais l'enquête s'accélère. Le procureur de la République de Paris a confirmé samedi soir que les sept kamikazes se sont répartis en trois "commandos coordonnés": un premier
au Stade de France, un deuxième dans les rues parisiennes du
Xe et XIe arrondissements et un troisième au
Bataclan.
Commando du Bataclan
- Un kamikaze identifié, ses proches en garde à vue
Parmi les sept terroristes, un seul a déjà été identifié grâce à l'analyse de ses empreintes digitales. Il s'agit d'un Français né en 1985 à Courcouronnes (Essonne):
Omar Ismaïl Mostefaï. Selon l'AFP,
sept de ses proches, notamment son père et son frère, sont en garde à vue ce dimanche.
Présenté comme un ancien délinquant -son casier judiciaire comporte 8 condamnations-, le jeune homme était fiché depuis 2010 pour radicalisation. Mais il n'a jamais fait de prison et n'était pas connu pour sa participation à un dossier terroriste. Sa dernière résidence connue en France est à Chartres qu'il a quittée il y a "trois ou quatre ans", rapporte
Le Journal du Centre. Selon les déclarations du frère du suspect, il serait ensuite retourné en Algérie d'où il est originaire.
Le Monde affirme qu'il est probablement parti en Syrie à l'hiver 2013-2014, les enquêteurs ayant retrouvé la trace d'un vol pour la Turquie.
Commando des rues parisiennes
- Une voiture retrouvée abandonnée à Montreuil
Une voiture
Seat noire a été retrouvée dans la banlieue parisienne de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Selon
Europe 1, elle appartenait au commando qui s'est attaqué aux terrasses de café dans les rues du Xe et XIe arrondissements. Plusieurs témoins affirmaient en effet avoir repéré un véhicule de ce type-là.
Dès samedi, une note de police, dont l'existence a été confirmée par plusieurs sources policières et gendarmerie à L'Express, a été émise en vue de retrouver la Seat. Il était écrit dessus que "deux individus" étaient à bord et que la plaque était immatriculée à l'étranger.
Cette découverte concorde avec une autre avancée de l'enquête. Samedi soir, un coup de filet a été mené dans la banlieue bruxelloise de Molenbeek. Les enquêteurs ont remonté la piste belge après avoir découvert dans un autre véhicule abandonné par le commando du Bataclan, une
Polo, des tickets de parking au nom de la ville. La voiture a été louée au nom d'un Français résidant en Belgique. Selon
Le Soir, trois personnes ont été interpellées: deux Belges et un Français. "Il est supposé ou suspecté qu'une des personnes ait été à Paris, mais c'est prématuré. Des vérifications sont en cours", a déclaré le ministre de la Justice Belge à la RTBF. Fait troublant,
le Journal du centre affirme qu'Omar Ismaïl Mostefaï, du Bataclan, fréquentait à Chartres un islamiste radical qui venait de Belgique.
Si l'un des interpellés était réellement à Paris, cela signifie qu'un ou plusieurs des individus du commando des rues parisiennes sont
parvenus à prendre la fuite. Europe 1 émet l'hypothèse selon laquelle le commando, après avoir commis son carnage, a déposé
le kamikaze du boulevard Voltaire avant d'abandonner la Seat noire à Montreuil et de prendre la fuite à Molenbeek. Pour l'heure, le procureur de Paris a refusé de dire si d'autres assaillants sont dans la nature.
Commando du Stade de France
- Un passeport syrien retrouvé près d'un des kamikazes
Un passeport syrien a été retrouvé à proximité d'un des kamikazes du Stade de France. Il appartient à un homme né en 1990. Selon M6, le nom figurant sur le document est Abbdulakbak B. Cet individu serait un migrant qui aurait transité via la Grèce. "Nous confirmons que le possesseur du passeport est arrivé sur l'île de Leros le 3 octobre où il a été enregistré selon les règles de l'Union européenne", a indiqué le ministre grec de la protection des citoyens Nikos Toskas, selon des propos rapportés par l'AFP.
Si cette hypothèse est vérifiée, elle serait inquiétante car confirmerait la menace brandie depuis des mois par l'extrême-droite et une partie de la droite selon laquelle
des djihadistes infiltrent les migrants. Un enquêteur cité par
Le Parisien appelle toutefois à la prudence. Le document pourrait être un faux, volé ou appartenir à une victime retrouvée près du kamikaze qui n'a pas encore été identifiée.
D'après
BFMTV, un passeport égyptien a aussi été retrouvé près d'un autre assaillant. Une information encore non confirmée.